Avant de commencer la lecture de cet article, j’aimerai vous poser une question. Savez-vous en moyenne combien de décisions nous prenons par jour ?
Une dizaine, une centaine, des milliers…
Une décision est une stratégie adaptative à notre environnement que met en place notre cerveau. Il s’agit donc pour le cerveau de faire des choix !
Nous prenons en moyenne 35 000 décisions par jour ! Mais, avez-vous l’impression de prendre 35 000 décisions/jour ?
La réponse est sûrement Non.
En effet, 99.74 % de nos décisions sont prises par notre cerveau sans qu’il estime nécessaire de nous en informer ! C’est-à-dire sans que nous en soyons conscients.
Seul 0.26 % de ces décisions sont sous notre contrôle. Pour être tout à fait exact, ce n’est seulement que dans 0.26 % des cas que notre cerveau veut bien nous informer de sa décision en amont, nous laissant ainsi la possibilité d’un rétrocontrôle !
100 % de nos décisions sont donc d’abord inconscientes et prises par notre cerveau !
Il y a donc deux temps décisionnels :
– Un temps inconscient, et
– Un temps de conscientisation pour 0.26 % des décisions
Mais à qui parle le cerveau ?
Qu’est-ce que la conscience ?
La conscience dont il est question, est ce qu’on appelle la conscience de soi, ou d’être. Elle serait cette capacité qu’à chaque individu à se représenter ses actes et ses pensées et ainsi la possibilité d’inhiber les décisions prises par le cerveau, d’exercer un rétrocontrôle, et de renforcer la maitrise de soi.
Cette conscience de soi fait partie de ce que l’on appellerait communément la conscientisation.
La conscientisation est le processus de prise de conscience de soi, de ses pensées, de ses émotions et de ses comportements et de ses interactions avec le monde qui nous entoure.
Vient s’ajouter à cela une autre notion permettant de décrire une compétence (un soft skill) et une pratique : le “self awarness” que l’on pourrait traduire par la connaissance de soi.
La connaissance de soi est la pratique qui consiste à s’observer et à se remettre en question afin de comprendre qui l’on est et où l’on doit évoluer. C’est une capacité à se connaître soi-même et un engagement à approfondir la compréhension de son monde intérieur et de son monde extérieur.
Pour résumer, conscientiser à travers la prise de conscience de soi et approfondir sa connaissance de soi pour mieux comprendre son monde intérieur et extérieur permettrait de sortir du mode « pilote automatique ».
Quels sont les bénéfices d’une meilleure conscience de soi ?
Plusieurs études démontent que le fait de développer sa conscience de soi, de ses émotions, et de son environnement ainsi que de travailler sur la connaissance de soi présentent des avantages significatifs, tant sur le plan personnel que professionnel. Parmi eux :
– Améliorer l’acceptation de soi
– Augmenter la confiance en soi
– Une meilleure prise de décision
– Une meilleure proactivité
– Une meilleure gestion de son temps et de ses ressources
– Amélioration du bien-être général et de la santé mentale
– Une plus grande satisfaction au travail
– Une meilleure communication avec les autres et des liens plus authentiques
– Une meilleure gestion du stress et des conflits
Comment favoriser sa conscience de soi et sa connaissance de soi ?
Quelques idées, la liste n’étant pas exhaustive :
1- L’intention
Commencer par définir clairement son intention de devenir plus conscient de soi.
Formuler sa propre compréhension du concept et visualiser ce qu’une plus grande conscience de soi apporterait à sa vie en particulier.
Prendre la décision d’intégrer cette pratique dans sa vie et s’engager à lui consacrer le temps nécessaire.
2- La pratique
L’étape suivante consiste à développer des pratiques de conscience de soi. Essayer quelques méthodes différentes et choisir celles qui nous conviennent le mieux. Trouver des pratiques qui nous plaisent et que nous pourrions pratiquer quotidiennement. Parmi ces pratiques, on peut citer
– La méditation de pleine conscience est un excellent moyen d’améliorer la connaissance de soi. La pleine conscience a été définie comme “une forme d’attention volontaire, non réactive, sans jugement et dans le moment présent” par le spécialiste de la pleine conscience John Kabat-Zinn.
Cette pratique renforce notre conscience et affaiblit l’influence de l’esprit (du cerveau). Avec une pratique régulière, on apprend à observer ses pensées sans les croire, à mieux réguler ses émotions. Cela favorise la capacité d’observer ses schémas automatiques et de s’en détacher.
– Le journaling : écrire son journal intime est un excellent moyen de réfléchir à ses pensées, ses émotions et ses expériences.
Peut s’y ajouter un journal de gratitude qui est un excellent moyen de se concentrer sur les aspects positifs de sa vie. Les fameux 3 kiffs par jour !
– L’écriture expressive : est une technique thérapeutique qui demande à l’individu de décrire par écrit ce qu’il ressent au sujet d’un événement personnel à l’origine d’un stress ou d’une difficulté. L’écriture expressive est un excellent moyen d’explorer ses pensées et ses émotions.
– La visualisation est un excellent moyen de visualiser ses objectifs et de se motiver à l’atteindre.
3- L’observation
L’observation de son monde intérieur et de son moi extérieur est un aspect essentiel de la conscience de soi.
Observer objectivement ses pensées et ses émotions. Être un témoin détaché de soi-même dans les situations sociales.
Il est essentiel de faire preuve d’autocompassion et d’accepter où nous en sommes dans le processus. Maintenir la lumière de sa conscience aussi longtemps que l’on peut sur ses expériences internes et externes, sans rien juger. S’observer pour s’améliorer, pas pour critiquer.
L’écrivain Mark Manson dit que “la conscience de soi est inutile si elle n’aboutit pas à l’acceptation de soi”.
4- La réflexion
Revenir sur sa journée et se demander de quoi nous sommes fiers et ce que l’on peut améliorer. La réflexion permet d’analyser ses expériences, d’identifier des schémas et de mettre en évidence les points à améliorer.
Tenir un journal est un excellent outil de réflexion et peut aider à prendre conscience de ses comportements, à organiser ses pensées et à clarifier les moyens de s’améliorer.
5- Faire appel à un coach
Le travail avec un coach peut grandement améliorer sa conscience de soi.
La recherche a montré que nous ne sommes pas très doués pour évaluer objectivement les raisons pour lesquelles nous sommes comme nous le sommes et que nous “inventons souvent des réponses qui semblent vraies mais qui sont souvent fausses”.
Le coaching est un outil puissant pour favoriser les prises de conscience et amener à travers le questionnement à mieux comprendre ses schémas et ses comportements et à prendre des décisions plus éclairées.
Conclusion
Devenir plus conscient de soi et développer sa connaissance de soi est un processus qui demande du temps et des efforts mais peut être aussi un processus agréable.
En apprenant à mieux se connaître, on peut voir clairement ce qui ne nous sert pas et nous permet de nous rapprocher de notre moi authentique. C’est un processus libérateur et enrichissant, à condition de rester léger et de pratiquer le non-jugement et l’autocompassion.
Travailler avec un coach peut accélérer ce processus et aider à éviter de nombreux pièges et obstacles.
En devenant plus conscient de soi, on peut mieux comprendre ses pensées, ses émotions et ses comportements. Cela permettra de prendre de meilleures décisions, de résoudre les problèmes plus efficacement et de vivre une vie plus impactante.
Hanane Azizi – Consultante en entreprise et coach professionnelle certifiée
