” Tout pour être heureux “

par | Articles

Pour commencer à se coacher et coacher les autres sur une nouvelle approche du bonheur…

Comme souvent j’ai écrit le texte qui suit selon l’inspiration du moment, et ici dans le cadre du « calendrier de l’avant » 2024 assez original de l’Ecole de Coaching Inclusif (ECI), (Le Noël de l’ECI – que des pépites, mais notamment les journées 6, 11 et 20 par votre serviteur 😊). Il fut alors publié sous forme d’e-book (Jour 6), ici texte très légèrement retouché pour l’occasion. Le thème du bonheur est bien entendu intemporel et peut intéresser toute audience, notamment celle des « abeilles », mielleuses ou non, de la plateforme Be-eCoaching.

La fin d’année 2024 approchait en effet rapidement et avec elle la période dite des « fêtes ». Terme à prendre avec des pincettes puisque malgré l’ambiance festive tout le monde n’était pas, et ne serait pas nécessairement « à la fête », et ce pour de multiples raisons : contexte national à divers niveaux, social, politique, économique (emplois/retraites, pouvoir d’achat, isolement, insécurité, etc.), incertitudes internationales aussi (confits et recomposition géopolitique majeurs, perturbations climatiques et ses conséquences), entre autres.

Nous étions le dimanche 24 novembre et l’univers – plus que le hasard – faisant bien les choses, pendant que des dizaines de milliers de coureurs émérites et/ou méritants, foulent les pavés du Marathon de La Rochelle (33° édition), je participe pour ma part à un Café Philo [1] animé par un talentueux professeur de philosophie, M. Philippe Boulier, sur le thème : « tout pour être heureux ».

L’animation et les échanges avec et entre les participants (une trentaine de personnes) sont passionnants. Philippe nous fait profiter de son érudition [2], les participants de leurs vécus, bon sens, étonnements et réflexions diverses. Je n’en tenterai pas une synthèse, mon propos ici étant, plus simplement, d’en retirer quelques éléments destinés à poursuivre, susciter et/ou guider la réflexion au bénéfice d’une audience plus large (ceux et celles qui auraient la bonne idée de suivre le « Calendrier de l’avant » de l’ECI, et désormais les membres de la plateforme be-eCoaching, entre autres).

Quelques idées donc :

  1. Le bonheur est subjectif : il varie en effet significativement d’une personne à une autre et souvent pour une personne donnée au fil du temps (en somme nous ne sommes et ne nous considérons pas heureux de la même manière à tout âge, 20, 40, 60, etc.). Ce qui nous rend heureux varie d’ailleurs parfois aussi d’un jour à l’autre, voire d’un instant à l’autre ; nous pouvons également être profondément incohérent et vouloir une chose et son contraire ! (bref on ne sait pas toujours ce que l’on veut vraiment !).
  2. Le bonheur est paradoxal : ce serait en effet un idéal inatteignable. Pour paraphraser cet adage célèbre – « l’important ce n’est pas la destination, c’est le voyage » (pour le plaisir voir l’illustration en fin de texte) – ici l’important ne serait donc pas l’objet du désir, le moyen de combler un besoin mais sa quête ou conquête, le cheminement vers. Retenons donc l’idée de mouvement, le fait d’être dans l’action. C’est l’idée du bonheur qui capte notre attention, qui nous entraîne, plus que sa jouissance proprement dite (bien que cette dernière puisse ne pas être négligeable et nous apporter plaisir et satisfaction).
  3. Enfin, nous faisons partie d’un tout :

Le bonheur par comparaison – Nous sommes en effet des êtres profondément sociaux, nos rencontres, nos interactions nous font évoluer, notre regard change, sur nous-mêmes, sur les autres, avec son lot, disons émotionnel (doutes, jalousies, convoitises, comparaisons, prises de conscience, mises en perspective, etc.). Tout cela dépend de qui nous sommes à un moment donné, et inversement, cela contribue et continue à nous façonner.

Le bonheur par le sens – Donner du sens à notre vie, notre existence, s’agirait-il là du bonheur ultime ? Du moins sa colonne vertébrale la plus durable ? Découvrir notre contribution unique ? Et finalement que transmettrions nous, quelle trace laisserions nous, pour durer encore un peu… ?

A ce stade, et puisque nous sommes en début d’année et toute la panoplie des occasions – ne soyons pas totalement dupe de la réalité mercantile des fêtes (après les Black Friday, Black Week, Noël et Nouvel An, voici donc la Saint Valentin, Pâques, anniversaires et autres fêtes diverses) – le bonheur peut-il donc s’offrir ?

Comme tout coach professionnel qui se respecte je ne répondrai évidemment pas à cette question mais vous invite à y réfléchir en suggérant trois niveaux de questionnement, en termes, entre autres, d’intensité (de la sensation de bonheur escomptée), et de sa durabilité :

  1. Premier niveau : offrir du bonheur en offrant des cadeaux, ceux-ci pouvant être matériels ou immatériels. De quoi parle-t-on ici ? De petits et grand plaisirs ? Simple satisfaction éphémère, renouvelable, ou possible bonheur durable ?
  2. Deuxième niveau : la qualité des relations, des interactions, de la considération, du temps passé. Le regard des autres, leur attention véritable, nous fait exister ou, du moins, contribue à nous en donner la sensation ? Une rencontre, une vraie, éventuellement.
  3. Troisième niveau – Au travers d’un changement de regard, d’une prise de conscience : de quoi avez-vous pris conscience par exemple en lisant ces quelques lignes ? En quoi seriez-vous maintenant en mesure de toucher du doigt ce « tout pour être heureux » ? Est-il possible que vous l’ayez déjà été sans même vous en rendre compte ? Et si vous posiez la question autour de vous (famille, amis, collègues, inconnus peut-être même ?), que diraient-ils ? Vous seriez peut-être surpris…

Une fois ce cheminement réalisé pour vous-même, si vous l’offriez maintenant autour de vous, disons à au moins trois personnes (connues ou inconnues) ?

Ce serait une adaptation du concept « Pay it forward », mis en scène dans un film éponyme du début des années 2000. Un adolescent a cette idée géniale de réaliser une bonne action à destination de trois personnes de son choix, au hasard (ou pas), leur donnant « simplement » pour consigne d’en faire de même à leur tour. Au lieu de le payer en retour ils le remercieraient donc « en avant » (en anticipation) à d’autres, créant ainsi une dynamique positive et altruiste, qui serait destinée à se développer et se perpétuer de manière désintéressée.

Nous ferions ainsi circuler une certaine idée du bonheur – chacun.e y allant de ses propres réflexions et ressentis. Ce serait, en ce début d’année, notre « tout pour être heureux » en le partageant.

Qu’en pensez-vous ?


[1] Au sein de Les Cabanes Urbaines, dite Cité collaborative écoresponsable, au cœur de La Rochelle, et accessoirement mon centre d’escalade de prédilection.

[2] J’épargnerai – malheureusement 😊 – ici aux lecteurs les multiples citations (Alain, Aristote, Epicure, Kant, Lao Tseu, Montesquieu, Pascal, Prévert, Rousseau, Schopenhauer, etc.) qui constituent autant de perles et d’opportunités d’approfondissement de la réflexion. En somme, un régal !

[3] « Big Panda and Tiny Dragon », Livre de James Norbury

Plus d’articles à découvrir